Meeting pluvieux, meeting heureux. Ou presque. Il n’y a que contre les parapluies que les centaines d’amis du Front de Gauche ont pesté ce lundi 21 mai. J’y retrouve Angelina et Arthur Fontel ainsi que l’éternel David Réveillault. Pour une fois, je ne suis pas de service d’ordre, vu que je dois écrire le compte-rendu du meeting pour le site du Parti de Gauche.
A quelques encablures de l’Assemblée nationale, où siégeront bientôt les représentants élus du peuple, il y a donc du monde à une heure inhabituelle : 18h30, pour accueillir chaleureusement Alexis Tsipras, que le peuple Grec a choisi comme incarnation de sa gauche. Dans la journée, il y a eu une réunion de travail importante. Et on en retrouve les participants sur la tribune : Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche ; Jean-Luc Mélenchon ; Maité Mola, co-présidente du Parti de la Gauche européenne, et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. La conférence de presse « extraordinaire », selon Pierre Laurent, a vu l’ensemble des médias français se presser pour interroger celui qui incarne la rupture politique au niveau européen.
Sous la pluie battante, il me faut prendre des notes. Heureusement, un camarade, qui restera hélas anonyme, m’abrite sous son parapluie. Quand les orateurs arrivent, la douche froide ne calme personne. Et la clameur s’empare de la petite place Edouard-Herriot. A dire le vrai, c’est en héros que nous accueillons Alexis Tsipras.
Le leader actuel de la gauche grecque, qui a amené Syriza de 4,9 % des voix en 2009 à 16,5 %, est considéré comme le potentiel vainqueur du nouveau scrutin hellène, provoqué par l’absence de majorité parlementaire. Il aura lieu le 17 juin. Avant même qu’il n’ait lieu, la percée électorale de Syriza est le vrai événement politique en Europe. Rien n’aura été épargné à l’équivalent grec du Front de Gauche. Ni les menaces, ni le chantage sur le mode « si vous votez Syriza, c’est la sortie de l’euro ». Jean-Luc Mélenchon, concluant les interventions, rappelle que « rien ne permet à l’Union européenne de faire sortir un pays de l’euro ». Et de lancer à l’attention des dirigeants de Bruxelles, comme au nouveau locataire de l’Elysée : « Arrêtez de mépriser cet homme (Alexis Tsipras) ! Vous devez le recevoir et discuter sérieusement avec lui ! »
Au demeurant, Alexis Tsipras est conscient de la responsabilité nouvelle qui est celle de son organisation. Il l’aborde avec humilité mais avec courage. « Le combat que nous menons, c’est le combat de tous les peuples d’Europe. C’est le combat contre l’austérité et pour la dignité ! », lance, dans sa langue, le chef de file des 52 députés de Syriza. Qui précise encore : « L’Europe n’appartient pas à madame Merkel. L’avenir de notre continent, c’est bien la démocratie et la cohésion sociale. Et, ce combat, nous allons le gagner ! Ensemble ! » Les militants, les amis, les passants lui répondent : « Résistance ! Résistance ! Résistance ! » Visiblement, il n’y a aucun problème de compréhension. Certes, le traducteur fait bien son travail mais, plus au fond, le langage du cœur abolit les frontières fussent-elles linguistiques.
Il s’agit plus que d’un élan de solidarité internationale romantique. Chacun a compris que, derrière « la guerre menée au peuple grec » selon les mots d’Alexis Tsipras, ce sont tous les peuples de l’Union européenne qui sont visés. Aussi, le rassemblement sur la place Edouard-Herriot est une étape, une « nouvelle rupture » rappelle Pierre Laurent, dans les batailles à venir pour les peuples unis. Alexis Tsipras appelle le peuple de France, celui qui « a ouvert la voie des possibles en donnant 4 millions de voix au Front de gauche », à se lancer dans la lutte au travers de « manifestations, de rassemblement, d’actes de solidarité concrets, pour que les gouvernements libéraux et sociaux-démocrates arrêtent leurs chantages contre les peuples ».
Jean-Luc Mélenchon montre que le message est bien passé. « Une brèche a été ouverte, comme nous l’avons annoncé, en Grèce. Il nous appartient maintenant d’ouvrir l’alternative. Nous ne sommes pas dans un jeu, mais dans un moment historique dans lequel nous avons tous un rôle à tenir ». A nouveau, l’assemblée répond : « Résistance ! Résistance ! Résistance ! » Puis, sous la pluie, chacun repart à son poste de combat. Le moral gonflé à bloc. La victoire de l’autre gauche est possible ! Nos cousins grecs nous en donnent la preuve par l’exemple.
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Bonus vidéo : Eric B & Rakim « Follow The Leader »
22 Mai 2012 at 11 h 10 min
J’y étais, gelée, liquéfiée, trempée, mais je savais que ce moment en petit comité serait un moment historique. Je donne rdv dans quelques mois, quand il sera notre tour de relayer Syriza pour influer sur l’Europe entière.
22 Mai 2012 at 11 h 35 min
Pas mieux ^^
22 Mai 2012 at 17 h 13 min
Ouais pareil, c’était comme assister à un discours de Dolores Ibarruri. Quoi ? Je m’enflamme ?
22 Mai 2012 at 17 h 43 min
Chouïa Arthur. C’est l’effet de l’abstinence 🙂
22 Mai 2012 at 14 h 54 min
Pourquoi j’ai fait de l’art dramatique ?
Vous me demandez pourquoi j’ai fait de … l’art dramatique?
Non… ça me gêne pas d’y répondre
Pour… pour apprendre à faire semblant…
Faire semblant d’être belle, forte et intelligente
Non… pas seulement sur scène… Mais dans l’arène aussi…
Non ça ne veut pas dire que je m’aime
Mais que j’aime ce qui me sépare de moi-même…
Consommer avec délectation morose
Ce divorce bien consenti entre moi et moi-même.
Être ce que je ne suis pas… ce n’est pas un drame
Mais un programme… un saut dans le vide… et sans élastique
Non, je ne ressens rien… je n’exprime que ce que je désire ressentir
L’illusion de créer quelque chose qui ressemble à un visage, à un profil, à une histoire : Un scénar… c’est tout un art… l’art de refaire l’histoire!
Pourquoi je fais de la politique ? Ah ! Ah ! Ah !
Vous faîtes allusion à mon journal… pourquoi est-ce que je fais de la politique?
Pour montrer que les hommes ne sont ni beaux, ni forts, ni intelligents…
Et que leur seule raison d’être :
C’est de construire quelque chose de beau, de fort et d’intelligent…
Et j’essaye de montrer pourquoi ils ne sont pas bien disposés à le faire. Pourquoi?
Parce qu’ils ne sont ni beaux, ni forts, ni intelligents ?
Vous l’avez vous aussi remarqué… il y a un cercle… Et on n’en sort pas…
Et c’est pour le faire ressortir que je fais de la politique : un art… un art dramatique.
Et pour en sortir aussi… autant que faire se peut…
Non… je ne m’en sors pas.
Si je gagne ma vie avec ça ?
NON. C’est pour cette raison que je suis venue vous voir monsieur le fondé de pouvoir… pour vous dire que je ne paye pas… que je ne paye plus… que je ne paierai plus.
Plus rien, ni pain, ni loyer, ni électricité…
Jusqu’à ce qu’on me prenne par la main
Et qu’on me conduise dans ma cellule
Puisqu’en prison… tout est gratuit
Quant à ma liberté de circuler…
Je crois que j’en ai fait le tour. Le cercle.
Les menottes, παρακαλώ !
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/09/je-ne-paie-pas/
27 Mai 2012 at 12 h 06 min
[…] en Grèce sous la pression des bailleurs de fonds internationaux, dont le FMI, a été massivement désavouée lors des élections législatives du 6 mai par les […]