Amis socialistes, allez vous faire voir chez les Grecs

Article repris par leplus du NouvelObs moyennant un changement de titres et le rajout d’intertitres.

Quelle joie, ce matin, au réveil de lire de belles proclamations de solidarité avec le peuple grec !

Hier soir, je m’étais allé coucher avec des images terribles : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues d’Athènes, laissant éclater leur colère, au moment où, dans un terrifiant élan d’union sacrée, le Pasok (la social-démocratie grecque), la droite et l’extrême-droite hellènes s’apprêtaient à voter un nième plan d’austérité entérinant une baisse de 22 % du pouvoir d’achat de nos frères Grecs. Une fois de plus, les esclaves et les ilotes modernes passaient par pertes et profits et les 2 % de Grecs bénéficiant de la citoyenneté sacrifiaient les autres sur l’autel austéritaire des exigences combinées de la Banque centrale européenne, de l’Union européenne et du Fonds monétaire international.

On comprend donc que, dans ce pays qui a vu la naissance – à tout le moins théorique – de la démocratie, le peuple manifeste sa colère. Même de manière violente. Les grèves de l’année 2011 assorties de cortèges jamais vu dans la péninsule n’ayant été entendues, oui, je partage la colère et la révolte de mes camarades Grecs. Qui ne ressent et fait sienne cette émotion ? L’excellent Gérard Filoche n’a eu de cesse, avec ses amis de Démocratie et Socialisme, d’afficher un beau soutien au peuple grec. Sur twitter, j’ai lu ce superbe : « En Grèce les « casseurs » ce sont le l’UE, la BCE et le FMI ! N’en déplaise à la presse aux ordres ! », signé d’un rédacteur de Démocratie et Socialisme. Je partage !

Sur son blog, Gérard Filoche va plus loin : sa note est très lucidement titrée « Si vous n’êtes pas solidaires des Grecs vous subirez leur sort : le néolibéralisme Merkel Sarkozy c’est la barbarie ». J’ai été surpris de lire, via twitter, que l’ex lieutenant de Dominique Strauss-Kahn, Jean-Christophe Cambadélis, partageait une opinion assez proche finalement. Je suis donc allé sur son blog pour lire ceci : « Tout cela démontre que non seulement l’Europe est loin d’être sauvée par le traité Merkel, mais l’explosion sociale est au bout de l’austérité. »

Je n’en peux mais. Ces propos sont extrêmement proches de ceux tenus par le Front de Gauche. En témoigne l’appel lancé par le Parti de Gauche à une manifestation de soutien au peuple grec, ce lundi 13 février à 18h30 place d’Uruguay à Paris, à proximité immédiate de l’ambassade de Grèce mais aussi des bureaux parisiens du FMI. Voici ce que déclare le PG : « Dimanche, le peuple grec a dit non à la soumission de la majorité de ses députés au diktat des marchés. Il dit non à un plan d’austérité imposé par le FMI et l’union européenne qui finirait de l’étrangler. Il crie « résistance » en son nom mais aussi en celui de tous les peuples européens qui sont victime du système financier. » Est-ce que j’exagère en soulignant les convergences entre Filoche, Cambadélis et ma modeste organisation politique ?

Pendant ce temps-là, que dit le candidat soutenu par mes amis Gérard et Jean-Christophe ? Les choses sont on ne peut plus claires puisqu’il s’est exprimé sur Canal+ dans l’émission Dimanche+ : D’abord, il justifie les terribles plans d’austérité adoptés par le Parlement grec dont le dernier qui prévoit une baisse du SMIC ! En effet, il regrette que le gouvernement n’ait pas fait « plus fort, plus vite ». Hollande déclare donc que la rigueur (austérité) devait être plus forte et qu’elle s’imposait plus tôt pour sortir la Grèce de la faillite. Il regrette que Papandréou « ait fait preuve de mansuétude ». A tout le moins, il y a de la cohérence avec sa « rigueur juste ».

Docteur Gérard et Mister Filoche

Je ne conteste en rien le droit de François Hollande d’assumer sa cohérence politique. Je propose en revanche à MM. Filoche et Cambadélis d’affirmer leur cohérence. Soit ils considèrent que ce qui se passe en Grèce est révélateur de ce que produit l’austérité comme drame et ils rejoignent le Front de Gauche. Soit ils considèrent que le plus important est l’élection de François H. et, dans ce cas, il serait bien qu’ils ne tirent pas dans le dos de leur héraut. Je dis ça, c’est pour eux. Enfin, surtout pour lui. Mais pour eux aussi, parce que là, chacun peut se poser la question : sont-ils schizophrènes ou simplement malhonnêtes intellectuellement ?

Pour ma part, je suggère à mes amis socialistes, pour trancher leur débat et qu’ils se rendent compte des effets mortifères de l’austérité, d’aller se faire voir chez les Grecs.

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Bonus vidéo : Brokencyde « Schizophrenia »

À propos de Nathanaël Uhl

Journaliste politique, passionné de musiques, supporter de l'Olympique de Marseille et du Liverpool FC, grand amateur de littérature et notamment de polar. Mon blog est aussi un hommage au journal "Le Cri du peuple" créé par Jules Vallès pendant la Commune de Paris. Voir tous les articles par Nathanaël Uhl

35 responses to “Amis socialistes, allez vous faire voir chez les Grecs

  • gauchedecombat

    22 % de salaire minimum en moins, mais ce quie st moins dit, 32 % pour les moins de 25 ans… ce plan est uinacceptable, effectivement, et je m’étonne que qui quec e soit de sensé puisse le ratifier en l’Etat. Les eurocrates sont devenus les isntruments d’un fascisme qui ne dit pas son nom.

  • Sabrina Zébra El Zou

    excellent article, vous avez bien fait de souligner, qu’il faut être en accord avec ses propos…qu’ils s’assument ouvertement en rejoignant le peuple , le cul entre 2 chaises n’a jamais était signe de stabilité et en plus ça fait mal quand les 2 s’écartent !!!

  • la_graula

    Effectivement, qu’ils aillent se faire voir chez les Grecs… quand à constater les schizophrénie de nos politiciens cela ne doit pas être bien nouveau : « faites ce que je dit, pas ce que je fais » l’enfer c’est chez les autres » etc… mais « votez pour moi »…leur discours est bien rodé

  • Un partageux

    Je n’aurais pas utilisé le verbe « voir » pour titrer ton article… ;o)

  • Daniel Plault

    Bien vu. Oui qu’ils aillent se faire empapaouter chez nos amis grecs

  • Rem*

    Je viens d’entendre G.Filoche face à un représentant du FN, sur F-Inter. 2 bons orateurs, en plus…
    Je me demande ce que « cet échange citoyen »(!!) veut dire, à part l’hypocrite « neutralité objective » (??) d’un média national !
    Il y a longtemps que – parmi tant d’autres – j’ai appelé Filoche à quitter le PS vermoulu (au minimum). Mais il s’accroche à son « haut poste » dans ce magma, tant pis pour lui et nous…
    Il y a encore quelques olibrius du genre pour faire illusion d’une « gauche » au PS… Mélenchon, à mon avis, a beaucoup tardé à claquer la porte, mais, d’accord, il se rattrape depuis…ouf pour lui et surtout nous tous !

  • despasperdus (@despasperdus)

    la lecture de ton billet m’a inspiré… Mais bon cette présidentielle + la Grèce = tilt !

  • henryk3

    Un peu simpliste votre bilet d’humeur.
    Le problème est la corruption. Le peuple Grec doit se débarrasser de ses Leaders politiques corompus, armateurs, hommes d’Eglise. Ce n’est pas à l’Europe de le faire. Seul le peuple le peut.
    Encore faudrait il qu’il trouve des hommes pour mener une Révolution, car c’est bien de cela qu’il s’agit.
    En attendant le peuple Grec, les « Petits », sont pris en otage, par l’Europe d’une part, par la classe dominante d’autre part.

  • jocegaly

    Quelques « dessous » de la politique de Merkel peu divulgués:
    Deux « bruits » se font écho: l’Allemagne aurait réimprimé des marks ( http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2011/11/26/22809776.html ) et elle aurait voulu sortir de l’€ en récupérant discrètement son stock d’or aux USA (http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2012/02/13/23515329.html )…

  • verlommes (Christian Gourdet)

    Ayant l’honneur d’être l’auteur du tweet tant apprécié sur les « casseurs », je ne peux que manifester mon désaccord avec la conclusion de l’auteur de l’article. N’en déplaise, nous soutenons François Hollande comme étant le SEUL candidat en position de battre Sarkozy et ainsi de déstabiliser la gouvernance capitaliste en France. Elire Hollande c’est ouvrir la voie à une victoire possible du mouvement social, élire Sarkozy, c’est donner quitus à 5 ans de politique antisociale exacerbée, laquelle ne serait qu’un piètre avant goût de la potion amère qu’on ne manquerait alors pas de nous faire ingurgiter. Nulle schizophrénie, un choix politique visant à créer les conditions d’un meilleur rapport de force en faveur du travail contre le capital. Et bien sûr une solidarité sans faille avec les Grecs et tous les peuples victimes de la finance en Europe et partout dans le monde. Unité d’abord. Marcher séparément, frapper ensemble. Une recette vieille comme le monde… du travail !

    • lecridupeuple

      Hu hu hu…
      Proclamer que Hollande est le SEUL candidat en position de battre Sarkozy, rien que cela me fait rire. Pour le reste, que les bouches s’ouvrent, ps de mannequins dans le Cri du peuple, semons la pagaille.

    • jocegaly

      Non..; ne me dites pas que vous parlez de ce Hollande, tel qu’il apparait ds son interview au Gardian:

      François Hollande, le candidat socialiste favori pour la prochaine élection présidentielle française, annonce qu’il veut replacer la Grande Bretagne au cœur de l’Europe et a cherché à rassurer la City de Londres en l’assurant qu’elle n’avait pas à craindre de sa part une volonté de régulation plus stricte du monde financier.

      « Il faut que la Grande-Bretagne se sente partie intégrante de l’Europe » a déclaré Hollande à des correspondants britanniques avant une visite à Londres la semaine prochaine. Mais il a ajouté que la France ne pourrait jamais accepter la tentative de David Cameron de « sanctuariser » dans le nouveau traité européen la City contre la réglementation financière.

      Hollande a balayé les craintes de la droite Londonnienne : il n’est pas dangereux pour la City. Il a dit qu’il n’était pas un « agressif », ni perçu en France comme étant très à gauche, et que sa volonté de réguler la finance n’était pas plus forte que celle exprimée par Barack Obama lors de son discours au Congrès. « On pourrait croire qu’Obama et moi avons les mêmes conseillers. » Il a ajouté que sa position concernant une nouvelle réglementation pour le secteur financier était en phase avec « l’opinion publique » européenne et était semblable à celle de tous les autres candidats à la présidentielle française, y compris à celle de Nicolas sarkozy.

      Hollande, le député souriant d’une zone rurale, toujours à la recherche du consensus et qui a dirigé le parti socialiste pendant 11 ans, devrait remporter l’élection présidentielle française en mai. Lors d’un récent meeting, quand il a désigné le « monde de la finance» comme son principal «adversaire», ce n’était qu’un exemple de la rhétorique utilisée dans une vaste campagne anti-banquier de tous les candidats à la présidentielle française, y compris de droite. Son projet entend augmenter les impôts des très riches, qui ont largement échappé à une grande partie de la charge fiscale française. Mais il est considéré comme de centre-gauche, social-démocrate modéré dont les mains sont liées par la crise de la dette de la France et le trou béant des finances publiques. Son projet est le plus timide de tous les candidats socialistes avant lui et ne contient aucune des promesses traditionnelles de la gauche telles qu’augmenter le SMIG ou les salaires, mais il s’engage à maîtriser le déficit public. Sa mesure la plus concrète concernant les banques – une loi visant à séparer les activités de prêt de leurs «opérations spéculatives» – est déjà en cours d’examen au Royaume-Uni et aux États-Unis, et Sarkozy a devancé Hollande en annonçant une taxe sur les transactions financières pour la France, ce que l’on l’on appelle la taxe Tobin ou taxe Robin des Bois.

      Mais les éloges qu’a faits Hollande de Tony Blair sont révélateurs de son orientation politique propre et du style de gouvernance qu’il entend mener en France. Pendant des années, aux yeux de la majorité des socialistes français, M. Blair, le New Labour et la troisième voie ont représenté une hérésie. Hollande a déclaré que M. Blair était quelqu’un d’agréable « et de si intelligent qu’il n’avait pas besoin d’être arrogant ». Il a ajouté: « La première leçon à tirer de Blair est sa longévité … Ensuite, il a été capable, après une longue période de thatchérisme, de rétablir l’éducation, la santé et le secteur public … Puis il a succombé à l’idée dominante selon laquelle les marchés pouvaient s’auto-réguler et qu’eux et le libéralisme économique en eux-mêmes pourraient être un facteur de croissance … Nous en avons vu les conséquences.  »

      Hollande a écarté l’idée selon laquelle il était un idéologue et a rejeté les comparaisons avec les craintes suscitées initialement par l’élection de François Mitterrand en 1981. « Les années 1980 étaient une époque différente. Les gens ont dit qu’il y aurait des chars soviétiques sur la Place de la Concorde. Cette époque est révolue, c’est de l’histoire. C’est normal qu’il y ait eu ces craintes-là. On avait eu la droite au pouvoir pendant 23 ans, c’était la guerre froide et Mitterrand avait nommé des ministres communistes au gouvernement. Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France [1] … la gauche a été au gouvernement pendant 15 années au cours desquelles nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a pas grand crainte à avoir ».

      Il a réitéré sa revendication de longue date pour un changement du traité européen sur l’intégration économique, mais semble tempérer un appel à la renégociation générale, soulignant qu’il voulait ajouter une clause au sujet de la croissance économique, à l’intérieur ou en dehors du traité. Il a dit que ce serait au Parlement français de ratifier le traité après l’élection et qu’il ne serait pas soumis à un référendum.
      Contrairement à Sarkozy, Hollande dit qu’il parle anglais « comme un Français, avec un accent, mais je le parle ». Il a dit qu’il connaissait la Grande-Bretagne et qu’il n’avait « aucune crainte ou préjugés » à ce sujet.

      • verlommes

        Bonjour, je partage peu ou prou votre appréciation sur François Hollande. Mais là n’est pas le problème, beaucoup confondent politique et philosophie. L’action politique ne consiste pas à savoir qui a tort et qui a raison dans le débat d’idée. L’action politique consiste à être efficace dans le combat. Le prolétariat ne se bat pour témoigner ou pour la beauté du geste, il se bat pour vivre et survivre d’abord, pour l’emporter ensuite. Et de ce point de vue, dans le cadre de cette élection biaisée, antidémocratique au possible qu’est l’élection présidentielle sauce Ve République, les salariés n’ont pas d’autres outils que le vote pour Hollande pour l’emporter. Moi aussi je préfère le programme du Front de Gauche, c’est d’ailleurs peu ou prou celui de Démocratie & Socialisme. Mais si vous voulez avoir une chance de le voir appliquer ne serait-ce que partiellement, ça passe par une victoire du candidat socialiste. Sinon, il ne nous restera que les yeux pour pleurer les acquis sociaux partis en fumée sous l’action des pyromanes de l’UMP.
        Christian Gourdet (Verlommes)

  • fermezvosgueules

    Ce titre évocateur me laisse espérer que vous ne voterez pas François Hollande s’il est au second tour.

    J’ai du mal à cerner cette stratégie de Mélanchon qui consiste à taxer le PS (très justement d’ailleurs) de ne pas être de gauche, mais qui en dernier ressort se rangera derrière lui, comme il l’a déjà fait durant 30 ans.

    • lecridupeuple

      Notre ennemi, en fin de compte, reste Sarkozy et ta championne : la fille du borgne. Je ne m’excuse pas, je suis allé voir ton blog.

      • fermezvosgueules

        Cher ami blogueur, contrairement à vous, je ne tapine pour personne, et ce n’est pas une visite de 3 minutes sur quelques articles qui peuvent suffir à me placer politiquement 😉

      • lecridupeuple

        Rien que l’usage du verbe « tapiner » trahit ton engagement. Moi, je ne tapine pour personne : il suffit de moins de 3 minutes pour mesurer que je suis résolument engagé, à gauche, et que mon candidat est Jean-Luc Mélenchon. Je n’ai pas besoin de faux nez ni d’autre chose. La clarté est nécessaire, c’est l’honnêteté que l’on doit à son lecteur.

  • fermezvosgueules

    Ah je ne savais pas le Front National avait le monopole de l’usage du verbe « tapiner » =D Au temps pour moi !

    Déterminer l’adhésion à un parti politique en fonction d’une expression utilisée ne vous fait pas honneur.

    Sachez que personnellement, je ne suis encarté nul part et je refuse catégoriquement d’être fidèle à un ou une candidat par soucis d’indépendance et de liberté. Mais je conçois qu’il soit plus aisé de coller l’étiquette FN au premier détracteur venu.

    • lecridupeuple

      Détracteur ? Tu te fais bien d’honneur. Plutôt donneur de leçons.

      • fermezvosgueules

        Je ne donne aucune leçon, et personnellement, me garde bien de coller une étiquette à qui n’en a pas sur la simple base de son champs lexical.

        A noter également que j’ai assez de respect pour mes interlocuteurs pour ne pas m’acoquiner d’un tutoiement qui n’a pas été consenti.

        Je vois de plus qu’après avoir soutenu le PS en 2007 (intéressant ce qu’on trouve sur le web http://lalbiges.canalblog.com/) vous vous muez, à l’image de votre leader, en parfait rabatteur des voix de gauche pour le parti centriste qu’est le PS.

        Derrière le discours faussement rebelle d’un Mélanchon à l’invective facile et derrière votre soi-disant amour du peuple, je ne vois que de bons petits soldats qui suivront les consignes de vote au second tour pour à voter Flamby.

        Face à la « menace fasciste » et au « sarkozisme », qu’il vous sera facile de trahir vos idéaux de gauches (respectacles) pour faire les toutous du PS !

        Cordialement.

      • lecridupeuple

        Reparlons-en le 23 avril au matin.

      • fermezvosgueules

        Avec grand plaisir ! Je ne saurais plus vous engager à voter blanc ou à vous abstenir si vous tenez effectivement à vos idéaux …

        Ou bien vous deviendrez le collabo de grands hommes de gauche tels que Manuel Valls.

  • Seb

    On ne peut pas parler de « lutte des places » comme tu dit pour Filoche, il n’a tout simplement jamais été élu et ce n’est pas sa vocation. Et puis comme a dit melenchon dans « des paroles et des actes » hollande ne nous donnera pas de postes, il faudra les exiger, comme lui l’a fait sous Jospin.
    Pourquoi ne sommes nous pas au fdg?
    Pour de nombreuses raisons, la première plus évidente que mon camarade a cité plus haut est que nous ne pensons pas que le fdg (malgré sa superbe campagne) est suffisamment implanté dans l’électorat pour devenir majoritaire et se que tu appelle aveuglement est plutôt une analyse de la dynamique des masses qui est clairement en faveur du ps (à tort ou à raison, là n’es pas le débat). Dans la tête des gens nous sommes encore le parti qui fait gagner des droits (60, 35,cmu, smic, rmi…) et lorsqu’on leur dit « gauche », ils entendent « ps ».

    Petit rappel historique: Lorsque Jospin (oui le mec de droite) était au pouvoir nous avons eu les 35h et crois moi se n’est pas venu de la droite ni même du centre du ps mais bien de la gauche (filoche en était d’ailleurs le plus grand défenseur), notre rapport de force interne au ps se ressent tout simplement sur la ligne politique mise en application lorsque le parti est au pouvoir. Je n’ai pas d’inquiétude face au fait que le projet du ps ira bien plus loin (vers le progrès) que les petites propositions de Hollande.

    Notre ligne n’a rien de « schizophrénique » comme j’ai pu le lire plus haut, nous avons simplement décidés de mener la lutte des classes au sein du parti majoritaire de gauche et cela paye aujourd’hui: Notre porte parole est benoit hamon, nous pesons 20 % (contre 10 sous Jospin), la ligne globale s’est décalé à gauche. Il y a 5 ans au ps quand nous parlions de protectionnisme, de hausse des salaires, nous étions traités de gauchistes ou de fachistes. Aujourd’hui ces éléments se retrouvent dans le programme, certes sous des notions différentes comme le « juste échange » ou « démondialisation » mais tout de même. De nos jours on ne parle plus de baisse du cout du travail de baisse d’impôts pour les riches ou d’encadrement du droit de grève au ps (apar valls, colomb, et leur clique), avant cette ligne là était majoritaire!

    Pour finir, en tant que marxiste je pense que mon rôle de militant est avant tout de renforcer mon camp social. Lorsque un Sarkozy est au pouvoir, nous pouvons être 8 millions dans la rue sans que rien ne change. Un président de gauche qui se désigne comme ennemi de la finance et des riches serait obligé de prendre ces responsabilités et d’abdiquer… non pas face au marchés mais face au mouvement social (surtout si plus de la moitié de son parti est issu de se même mouvement social).
    Une chose est sur, je ne veux pas d’un ps au pouvoir sans aile gauche.

    Je tien à conclure en disant que le jour où le fdg sera majoritaire, je déchirerai ma belle carte plastifiée PS sans état d’âme pour vous rejoindre! (au pcf) En attendant je défend la ligne fdg au sein de mon parti social démocrate mais majoritaire.

    • fermezvosgueules

      Un « marxiste » qui se range du côté des vainqueurs du moment : « le jour où le fdg sera majoritaire, je déchirerai ma belle carte plastifiée PS sans état d’âme pour vous rejoindre! ».

      Quelle tartufferie.

      • Georgio

        Parce que d’habitude c’est des actes de censure pas assumés?
        C’est ça la dictature du prolétariat de la gauche caviar franc-maçonne? Tss tss.

      • verlommes (Christian Gourdet)

        Si demain, le PCF ou le PG, ou le NPA, ou LO, etc. devenait le parti capable de fédérer toute la gauche dans toutes ses composantes, des révolutionnaires jusqu’aux sociaux-libéraux, il est bien évident que c’est ce parti qu’il faudrait rejoindre. Non pas par opportunisme, mais parce que les salariés n’ont pas besoin d’un parti « programmatique » mais d’un parti capable de rassembler et d’organiser le débat démocratique sur les meilleurs moyens d’avancer. Pour l’instant, et de manière certes bien imparfaite, c’est le PS qui tient ce rôle. Je rappelle que pour Marx les communistes ne sont pas un parti distinct mais seulement l’élément le plus conscient du parti ouvrier…

      • lecridupeuple

        Je pense que je vais te répondre via une note.

    • jocegaly

      Encore un qui s’il avait vécu à l’âge de pierre n’aurait pas inventé le feu…

    • jocegaly

      Presque convaincant, Seb… Et tu es très habile. Presque convaincant.

      Effectivement, comme tu le suggères, baisser la croupe peut laisser croire au consentement mutuel… Même si c’était le cas, cela comporte des risques ..Que SKZ nous la rejoue avec des slogans au populisme enfumatoire!

      Venons en à ce que dit et fait Hollande :

      – QUID de la lutte contre le FN : c’est JLMélenchon, pied par pied.
      – QUID de l’implication du peuple français sur le prochain traité… (FH dit que les citoyens ne seront pas consultés. Il semblent qu’ils soient considérés comme troip idiots pr comprender (entendu de la bouche d’une fervente militants de FH)
      – QUID de la gauche : Hollande la nie, à l’occasion de son interview par le GUARDIAN
      – QUID d’une conjugaison des efforts de la gauche (Hollande tente de mettre le F2G sous le couvercle)
      – QUID de la nécessaire implication déterminée, volontaire, éclairée du  » petit peuple »..Un Vulgum pecus? Une bande de veaux à manipuler? Ce sont des cons (oui je reconnais: 53% en 2007, dont d’autres moins cons comme Aubry qui a voté Bayrou au 1er tour… Pourquoi? Pourquoi sinon pour laisser la D faire des réformes qui s’imposaient et auraient été impopulaires, et revenir en sauveurs en 2012 après avoir éliminé la candidate de la gauche.

      A d’autres Seb… .

      Tu es sûr que tu es de gauche et « socialiste » (au sens noble du terme, bien sur, pas en vertu d’un bout de carton) ?

  • La rénovitude » Blog Archive » Non, je ne fais pas “joujou” avec mon bulletin de vote

    […] préfère aussi le candidat qui manifeste pour soutenir le peuple grec ou devant Standard & Poor’s à celui qui veut rassurer les marchés financiers […]

  • jocegaly

    … Pour résumer, Seb, je concevrais mieux que ton « champ social » puisse être celui de la Gauche, clairement posé et en sensibilisant FH au problème (car j’ai parfois l’impression que fH rire parti du succès de M. Le Pen en l’agitant comme épouvantail: c’est moi ou c’est SKZ ou Le Pen. Voici ce que je pense de Hollande:

    Comme orateur il est nul, mais sa stratégie de manipulation de l’opinion n’est pas idiote… Va-t-elle marcher longtemps? Réussira-t-il à faire voter pour lui non pas POUR son projet (sur lequel on se questionne pour savoir ce qui est ferme et déterminé, et ce qui vogue au gré des jours et des opportunités) mais CONTRE un pouvoir en place dont beaucoup ont vu les corruptions et les lacunes.

    … je trouve que ça s’apparente – vaguement tt de même – à la stratégie du choc (Naomi Klein) :
    1 François Hollande fait , ou dit , un truc énorme (ex Royal et 2007 gommés au Bourget … la formule « Israël est une grande démocratie » lorsqu’il a reçu le CRIF… ou « mon principal ennemi c’est la finance »)
    2 puis après il va édulcorer : oui, les mérites de SRoyal… certes la Palestine… mais je n’ai rien contre les banquiers et les privatisations.

    Bref, j’ai l’impression qu’il cherche à se rendre insaisissable, incernable, à rendre son projet illisible parceque perpétuellement fluctuant (certains penseront bien sûr « en mouvement », puisqu’il modifie régulièrement ce qu’il a dit avant…). Vous avez noté bien sûr que ds les moments de « coup de vent » il n’est jamais là (G20, épisode des bouches du Nord, Reims) mais le plus sonvent dans son petit hâvre de Corrèze.

    Plusieurs avantages à cette stratégie:
    – C’est une manière de détourner l’attention de ses projets et affirmations pour qu’elles ne puissent servir de point d’appui à d’éventuels contradicteurs
    – ça déboussole le citoyen qui n’a pas le temps de suivre ses dires et voltes face et qui finira – si le truc n’est pas éventé – par se reposer sur l’image que la presse amie en donnera: un homme de gauche (ben voui les copains! … puisqu’il a sa carte au PS!!! la preuve par DSK ), et qui est le mieux placé ds les sondages: il y en a qui croient que c’est une preuve qu’on est de gauche …)
    – et ça prépare le terrain à l’image qu’en donnera la presse amie,
    – ça fait ressortit le SEUL argument qu’il a pour lui et que ses amis ne cessent d’agiter: faire sortit SKZ. J’irai même jusqu’à dire que c’est profondément anti démocratique et anti citoyenneté éclairée puisqu’il incite à VOTER CONTRE au lieu de voter POUR un PROJET DE SOCIETE..

    En fait toute son action est concentrée sur la manipulation des esprits… fort habile.