Limoges, aux sources de mon militantisme

C’est une sensation étrange que j’éprouve ce mercredi 4 avril. Après Vierzon, la veille où j’ai retrouvé mes amis Gislaine et Etienne Philippe, mon implication dans la campagne du Front de gauche m’amène à Limoges. C’est dans cette ville, en 1988, que j’ai matérialisé mon engagement politique. C’était en 1988, à la rentrée universitaire que j’ai réalisé le combo : adhésion  à l’Unef – solidarité  étudiante’ puisque le syndicalisme étudiant  était  divisé à l’époque  ; Union des étudiants communistes ; Parti communiste français.

Alors, quand j’arrive ce matin, les yeux encore brouillés du manque de sommeil, le ventre criant « café  ! », je ne reconnais pas Philippe. Heureusement’ lui me reconnaît : nous avons fréquenté la fac de lettres de Limoges ensemble. J’ai même été élu du conseil de mon UFR avec quelqu’un dont je suis l’itinéraire avec attention : Stéphane Lajaumont. Militant et animateur du Nouveau Parti Anticapitaliste, Stéphane a contribué au rassemblement qui nous sert d’exemple à beaucoup : Limousin terre de gauche. Pour moi, la forme aboutie du Front de gauche puisqu’elle intègre, avec les amis du NPA, l’ensemble de la gauche radicale. Je ne sais si j’aurai le plaisir de voir Stéphane ce soir, mais il tient à faire savoir qu’il assistera au meeting du Front de gauche de la capitale limousine. Merci à toi, qui a été un de mes premiers camarades. Oh ! Nos échanges n’ont pas toujours été des plus amicaux mais toujours francs. Je retrouve tout cela dans la démarche Limousin Terre de gauche dans laquelle s’impliquent, en Creuse, ma « tata » Evelyne.

Ce croisement d’intime et de politique me permet de revenir sur la dynamique Front de Gauche qui est quasiment dépassée aujourd’hui. Nous sommes engagés dans la construction d’un Front du peuple. Ce pari fou né entre fin 2008 et 2009, de l’alliance entre PCF, Gauche unitaire et PG, a aggloméré, au fil du temps, de nouvelles forces : Convergence et alternative, République et socialisme, la Fa se, le Parti communiste des ouvriers de France… Dans le Limousin donc, la majorité des militants du NPA a donné un nouvel élan à notre construction politique. Qui intègre aussi ADS. Dans chaque ville ou département, des forces locales s’intègrent et nourrissent de leur apport spécifique l’élaboration de ce qui n’est plus désormais une utopie politique : le rassemblement de toute la gauche de transformation sociale.

Et puis, il y a ces centaines, ces milliers de citoyens, de femmes et d’hommes ; anciens ou jamais militants politiques ; syndicalistes ; membres d’associations ; et tous ceux qui n’ont jamais eu d’engagement. Ils et elles sont entrain de s’emparer du Front de gauche, d’en transformer la nature, de casser nos codes de militants roués aux manoeuvres d’appareil. Ils sont nos Maurice Thorez. Oui ! Le Maurice Thorez qui en 1931 dans L’humanité lançait un appel à changer la donne. Les citoyens qui investissent notre nouveau front Populaire disent pareillement « pas de mannequins dans le Front de gauche ! Que les bouches s’ouvrent ! Semons la pagaille ! » Les beaux mots d’ordre que voilà et qui portent leurs fruits.

Ce sont eux aussi, ces « inorganisés », qui réclament comme Annie la création de comités locaux du Front de gauche, qui remplissent nos salles de meeting au delà de nos prévisions. Ce sont elles et eux qui portent la dynamique des enquêtes d’opinion au niveau où nous le rêvions il y a quelques mois. Je les croise au fil de mon militantisme, vous aussi. Ce soir, dans la ville qui m’a vu naître au militantisme, ce seront encore les plus nombreux. Je les en remercie.

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Bonus vidéo : Diddy « Coming home » feat. Dirty Money

À propos de Nathanaël Uhl

Journaliste politique, passionné de musiques, supporter de l'Olympique de Marseille et du Liverpool FC, grand amateur de littérature et notamment de polar. Mon blog est aussi un hommage au journal "Le Cri du peuple" créé par Jules Vallès pendant la Commune de Paris. Voir tous les articles par Nathanaël Uhl

3 responses to “Limoges, aux sources de mon militantisme

  • Sarkozy a insulté les coeurs d’acier, nous saurons le lui faire payer « les échos de la gauchosphère

    […] je suis un homme de parole, et que j’avais promis à Nathanaël, (qui étais à Limoges ce soir) un billet sur le sujet, et que la culpabilité me taraudait de ne l’avoir pas […]

  • Limoges, aux sources de mon militantisme « "l'Humain d'abord" par PG87

    […] Via lecridupeuple.wordpress.com Évaluez ceci : à partagerEmailPrintJ’aimeJ’aime  […]

  • Nadine Bompart

    Vieille libertaire de toujours, je me suis engagée auprès du FdG.
    Et puis je suis allée à Limoges, au meeting. Et nous y avons été traité comme des chiens! TOUS les bus en provenance des campagnes sont restés dehors, pris en sandwich entre le Zénith entouré de 3 niveaux de barrières, portes closes, et la bretelle d’autoroute, sur un tarmac en pente de 60m de large, face à une grosse télé!
    La soucoupe volante était bien gardée par une vingtaine d’agents de sécurité, tout de noir vétus et rangers aux pieds. Des personnes sortaient, j’ai demandé à ce que le papy de 87 ans qui était là, debout dans le froid, puisse rentrer. Ils se sont moqués de nous: »il pourra rentrer dans 3 heures si il veut! » ont-ils rigolé!!!
    J’ai voulu franchir la barrière pour aller chercher du café, je me suis fait aussitôt encadré par 4 gorilles, m’agrippant fermement par le bras « repassez cette barrière tout de suite!!! ». Je leur ai proposé que l’un m’accompagne au bar juste face à la porte, « repassez cette barrière!!! ».
    Par contre, la jeune femme arrivant en retard mais avec un papier jaune marqué « invitation », elle, est passé!
    Comme des merdes!!!! Contrairement à ce que disait la blondinette sur scène, nous n’étions pas 2000 dehors, à peine 600. Était-ce donc impossible de nous faire rentrer, dans ce Zénith qui était loin d’être plein à craquer ? Il aurait suffit que les « camarades » qui s’éventaient avec le programme, confortablement assis, se lèvent et se serrent un peu pour que tout le monde soit à l’abri….
    « Oui, mais la sécurité, les places prévues, gna gna gna… »
    Putain mais louez des stades si vous maîtrisez pas le nombre!!!! Au moins ceux qui ne peuvent rester debout pourront s’asseoir!!!
    Le papé, on a fini par l’installer sur la barrière entre les deux sens de la bretelle d’autoroute!!! Et cette jeune femme, qui occupait comme elle pouvait ses deux jeunes enfants, assis dans les gravillons, par terre, en attendant que le bus viennent enfin les délivrer!!! Il faisait 6°…
    Après les beaux discours, il a fallut encore 2 heures pour que le ballet des bus reprenne tout le monde en charge. Bien évidement, aucun des beaux Messieurs-Dames de la tribune n’est venu voir comment ça allait, dire un petit mot, rien! Le Chef était là, c’est bien plus important que la piétaille des sans-grades! Audoin, Cocquerel, vous auriez pu faire un geste, vous les « régionaux » de l’étape, vous qui savez si bien nous solliciter quand il s’agit de porter la bonne parole aux quatre coins de nos campagnes…..
    Alors bien sûr les vieux briscards du PC étaient contents; ils ont l’habitude. Moi pas! J’ai trouvé ça choquant que le « Parti du peuple » traite son peuple aussi mal!!! Ne comptez plus sur moi…