Je suis un « indépendantiste basque »

Lettre ouverte à nicolas sarkozy.

 Pré-scriptum :

Monsieur Nicolas le petit, pauvre con !

Je t’envoie cette lettre ouverte aujourd’hui parce que je n’en peux plus de toi. Tout président bientôt sorti (je l’espère en tous les cas) que tu sois, je ne vais pas te donner le « vous » qui siérait à ta fonction, la plus haute de notre République. Il y a plusieurs raisons à cela, que j’ai déjà expliquées, en partie, quand j’ai invité à insulter Nadine Morano tous les matins. Comme tu m’as l’air un peu dur de la feuille, je vais t’expliquer tout cela en détails.

Dans le fond, en réfléchissant bien, je me contrefous de ce que tu aies abaissé la fonction présidentielle au niveau des latrines. Sans être mitterrandiste pour un sou, j’ai toujours été un opposant convaincu de la Ve république entre autres raisons parce qu’elle transforme le Président en monarque républicain oint de l’onction suprême : celle du suffrage universel. Tu as d’ailleurs, Nicolas le petit, bien des points communs avec le premier président élu par le peuple : Louis-Napoléon Bonaparte, alias Napoléon le petit à qui tu dois le surnom dont je t’affuble.

Je me fiche également de ce que tes sinistres dévalorisent la fonction ministérielle comme jamais. Cela m’a heurté mais, dans le fond, tu les as choisis à ton image : suintant la haine, avides de pouvoir, méprisant pour le commun, imbus de leur propre ego jusqu’à provoquer l’écoeurement.

Je suis content, ce matin, que tu puisses te rendre compte de la réaction des vrais gens, de ce « peuple » dont tu te dis le défenseur après l’avoir si violemment maltraité pendant cinq ans. Tu as été hué, conspué, insulté. J’ai adoré voir ces images et je ne m’en lasse pas. Je crois que j’aurais encore plus aimé que l’un de ces anonymes siffleurs te prenne au mot que tu as envoyé à ce pêcheur, tu te rappelles c’était en novembre 2007. Tu avais déclaré : « Descend si tu es un homme », alors que tu étais entouré de gardes du corps, pandores et autres poulets avec ou sans uniforme. Tu rajoutes la lâcheté au mépris. Tu mérites bien la bonne gauche que nous sommes nombreux à rêver de te coller.

Va te cacher couard !

Une fois ce contentement proclamé et assumé, je me rends bien compte que tout cela fait ton affaire, espèce de boutefeux. Depuis que tu es entré en campagne – disons depuis juin 2005 et ton kärcher – , tu ne cesses de chercher à diviser les habitants de ce pays, à exacerber les tensions, à aviver les haines. Tu es un George W. Bush 2e campagne. Et, le pire dans tout ça ! c’est que tu pourrais gagner si le premier tour permet à ton copain Flamby d’être ton challenger.

Il te croit tant discrédité qu’une tanche pourrait te battre à plate couture. Tu fais bien tout pour le conforter et je ne saurais t’en blâmer. Tu te sens pousser des ailes puisque, depuis le plantage magistral de Marine Le Pen face à Mélenchon, tu ancres ta campagne dans ses valeurs à elle, celles de l’extrême-droite et du « choc des civilisations ». Dans sa Réponse au chanoine de Latran, Jean-Luc Mélenchon, oui mon candidat, a bien montré que cette vision est ton seul point de sincérité politique. Face à toi, le dédain et l’argumentaire classique ne sont pas suffisants. Tu cherches et réussis à cliver. C’est ton but, tu veux de cette France coupée en deux, peu t’importe si tout cela finit très mal. Tu auras semé le grain pour tes successeurs, il y aura bien des Rick Santorum français pour prendre ta relève.

Mais ne t’emballe pas trop vite, petit être empli de suffisance et de certitudes. Les faits peuvent paraître te donner raison aujourd’hui. Mais il reste encore un mois et presque trois semaines avant le premier tour. D’ici là, nous aurons fait place au peuple et tu pourrais te retrouver face à nous au second tour. Ce serait ballot, parce que là, tu perdras. Nous, nous relevons le gant : et de la lutte des classes et de l’affrontement sur les valeurs. Ce qu’Hollande a peur de faire ; nous, nous l’assumons. Nous sommes cette France que tu détestes : celle des Jacqueries, celle de 1793, celle de juin 1848, celle du 18 mars 1871, celle qui occupe les usines en 1936, celle qui a chassé les nazis de France… Cette France métissée, diverse, rebelle et fière, celle qui guillotine les rois, la France républicaine.

Cette France-là me fait dire, ce vendredi 2 mars au matin, je suis un « indépendantiste basque » !

Je ne te salue pas, salopard.

Paris 18e arrondissement

Post Scriptum : Au fait, tu te rends bien compte que le hashtag de ta campagne sur twitter : #NS2012, ça fait quand même National-socialiste ? C’est fait exprès ? Ah.. D’accord.

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À propos de Nathanaël Uhl

Journaliste politique, passionné de musiques, supporter de l'Olympique de Marseille et du Liverpool FC, grand amateur de littérature et notamment de polar. Mon blog est aussi un hommage au journal "Le Cri du peuple" créé par Jules Vallès pendant la Commune de Paris. Voir tous les articles par Nathanaël Uhl

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