Ni blanc, ni nul, un vrai bulletin contre Sarko

Je l’ai écrit plus tôt dans la journée : j’avais, au départ, l’intention de voter Mélenchon au second tour de la présidentielle, si le candidat du parti dit « sérieux » était placé haut dans les sondages. J’ai changé d’avis depuis le soir du premier tour de cette élection. Mon vote est clair et définitif : j’utiliserai le bulletin de vote François Hollande, pour battre Nicolas le petit.

Dessin de Jacques Tardi offert au Front de Gauche

J’ai pris en pleine gueule ce 22 avril au soir. Il y a d’abord eu l’intervention de l’héritière de Montretout ; puis, celle de l’hystérique de Neuilly-sur-Seine. J’avais déjà en tête qu’il fallait que cet agité dégage. Pour tout un tas de raisons déjà évoquées ici : sa vision politique arc-boutée sur la théorie du choc des civilisations ; son engagement à démanteler – pan après pan – le pacte républicain et les outils de protection collective issus du programme du Conseil national de la Résistance ; son credo d’une Europe soumise à la loi des marchés. Rien n’a changé en la matière.

A l’évidence, comme je l’ai écrit aussi, le candidat du parti dit « sérieux » ne diffère guère sur le dernier point. Hollande, et son parti, ont montré qu’entre Papandréou et Theodorakis, ils ont choisi. Les choses sont claires de ce point de vue là. Je ne retire pas un mot, ne déplace pas une virgule, des critiques claires que j’ai émises à l’encontre de ceux-là. Initialement, je me réservai le droit de voter pour eux au second tour de la présidentielle en cas de duel serré… Une seule pensée m’animait : le sort de celles et ceux qui n’ont aucun moyen de se défendre légalement : roms et « sans papiers ». Ces deux groupes ont été victimes d’une traque sans merci pendant plus de cinq ans. Pour avoir vécu dans les hauts de Belleville pendant 3 ans, j’ai encore en tête les traques de Chinois clandestins se terminant en véritables rafles. Militant à Montreuil, je n’ignore rien des responsabilités de Sarko dans la situation dramatique infligée aux ressortissants européens que sont les Roms, privés du droit d’accéder à l’emploi et aux prestations sociales sur notre territoire.

Aujourd’hui pourtant, Hollande est donné à 53,5 % des intentions de vote et je vais, quand même, voter pour lui. Si vous m’accordez un tant soit peu de crédit, je vous invite à faire de même. Pour une raison simple. La droite est passée dans une nouvelle dimension qui l’ amène à reprendre à son compte, de manière consciente et assumée, les thèses de l’extrême-droite. Ce qui est en jeu, c’est donc plus qu’une question d’allégeance aux marchés, c’est un choix de société.

Si l’on résume en peu de mots, durant ces présidentielles, les électeurs avaient le choix entre gagner plus d’argent et virer les Arabes. Nicolas le petit et l’héritière de Montretout ont choisi d’apporter la même proposition de réponse : « moins de bougnoules ». Il n’y a plus de différences de programme entre les deux qu’à la marge. Ils se reconnaissent dans une idéologie qui n’a pour moteur que la haine de l’autre, la division des Français, l’asservissement de la classe ouvrière à la finance mondialisée. Dans un scénario à l’italienne, la droite n’a désormais pour seule préoccupation que de savoir qui de Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen détiendra le leadership sur son camp.

Assurément, voter Hollande ne suffira pas à les renvoyer aux oubliettes de l’histoire. Le Front de Gauche a pour vocation de terrasser la bête immonde en éradiquant ses raisons d’être :

  • fin de la concurrence libre et non faussée entre les travailleurs d’ici et d’ailleurs ;

  • Refus des diktats de l’Europe libérale mais construction d’une Europe des peuples et des citoyens ;

  • Reprendre au capital les 10 points de richesses produites en France que la finance a volé au monde du travail.

C’est pour cela que je ferai campagne aux élections législatives avec mes amis Gabriel Amard, Jean-Pierre Brard, Bruno Bellegarde, Riva Gherchanoc et Laetitia Suchecki entre autres. Mais d’ici là, en attendant de nous donner les moyens politiques d’en finir avec les tenants de la contre-révolution, il faut juste réaffirmer un choix de société. Un engagement ferme en faveur de la République et de son triptyque : Liberté, Egalité, Fraternité. Ce choix de société, qui est le mien, m’amène à prendre le bulletin François Hollande, sans illusion mais sans état d’âme, pour battre les tenants du néo-conservatisme à la française. Mon vote ne sera pas un choix politique, mais un choix de valeurs.

Bonus militant : Face à la droite extrême, faire front à gauche le tract d’entre deux tours de Gabriel Amard.

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Bonus vidéo : Sérum « Le Choix »

À propos de Nathanaël Uhl

Journaliste politique, passionné de musiques, supporter de l'Olympique de Marseille et du Liverpool FC, grand amateur de littérature et notamment de polar. Mon blog est aussi un hommage au journal "Le Cri du peuple" créé par Jules Vallès pendant la Commune de Paris. Voir tous les articles par Nathanaël Uhl

6 responses to “Ni blanc, ni nul, un vrai bulletin contre Sarko

  • dareljedid

    Oui, je me souviens de la chasse aux chinois dans Belleville. Avec le RESF, nous étions sur les dents. Effectivement, un cap avait été franchi, dans cette absurde et cruelle traque. De se souvenir, ça remet du sel sur la plaie ouverte que je garde de ce temps là, comme dit la chanson de saison.
    Oui, ce type mérite vraiment d’être viré. Oui, virons-le, sans états d’âme, sans chicane, sans traîner des pieds. Ça nous fera du champs pour consolider autre chose.

  • despasperdus (@despasperdus)

    j’écris un billet qui va dans le même sens ! Etonnant…

  • lejournaldepersonne

    Ils ne cherchent pas midi à 14 heures
    Ils le trouvent à 14 heures
    Les abrutis
    Pour eux, l’argent ne fait pas le bonheur
    Il fait tout juste le leur
    Les abrutis
    Ils vont voter pour le mieux placé
    Parce qu’ils ignorent que ce sont eux qui l’ont si bien placé
    Les abrutis
    Ils se sentent tellement différents
    Mais ce sont toujours les mêmes
    Les abrutis
    Ils veulent terroriser le terrorisme
    En regardant à travers un prisme
    Les abrutis
    Plus extrêmes que les extrêmes
    Ils font naître de nouveaux problèmes
    Les abrutis
    Après les noirs et les juifs voici venu le temps
    De stigmatiser les arabo-musulmans
    Les abrutis
    Qui nous bernent et nous cernent
    Avec des vessies en guise de lanternes
    Les abrutis
    Ils disent que l’occident est sorti de sa minorité
    Parce qu’il a décrété qu’à part la sienne y a pas d’autre liberté

    Les abrutis
    La civilisation des objets
    Ne peut être supérieure aux larmes d’un seul sujet
    Les abrutis
    Ils éteignent la lumière et allument la télé
    Pour y déceler dans le noir toute leur néantité.
    Les abrutis
    Ils découvrent l’histoire dans les journaux
    Ignorant qu’elle est écrite pour eux, vaches, cochons, veaux
    Les abrutis
    Si on leur présente le Christ d’un côté et la vérité de l’autre
    Ils choisiront le présentateur comme seul apôtre.
    Les abrutis
    Les électeurs ou les élus
    Je ne sais pas… je ne sais plus
    Les abrutis
    Au mois d’avril, ne vous découvrez pas d’un fil !
    Mais au mois de mai, ne faites pas ce qui vous plaît!

    Ne votez pas, je vous en supplie…
    Pour celui qui vous a rendu si petits !

    http://www.lejournaldepersonne.com/2012/04/avril-en-vrille/

  • lejournaldepersonne

    Ils ne cherchent pas midi à 14 heures
    Ils le trouvent à 14 heures
    Les abrutis
    Pour eux, l’argent ne fait pas le bonheur
    Il fait tout juste le leur
    Les abrutis
    Ils vont voter pour le mieux placé
    Parce qu’ils ignorent que ce sont eux qui l’ont si bien placé
    Les abrutis
    Ils se sentent tellement différents
    Mais ce sont toujours les mêmes
    Les abrutis
    Ils veulent terroriser le terrorisme
    En regardant à travers un prisme
    Les abrutis
    Plus extrêmes que les extrêmes
    Ils font naître de nouveaux problèmes
    Les abrutis
    Après les noirs et les juifs voici venu le temps
    De stigmatiser les arabo-musulmans
    Les abrutis
    Qui nous bernent et nous cernent
    Avec des vessies en guise de lanternes
    Les abrutis
    Ils disent que l’occident est sorti de sa minorité
    Parce qu’il a décrété qu’à part la sienne y a pas d’autre liberté

    Les abrutis
    La civilisation des objets
    Ne peut être supérieure aux larmes d’un seul sujet
    Les abrutis
    Ils éteignent la lumière et allument la télé
    Pour y déceler dans le noir toute leur néantité.
    Les abrutis
    Ils découvrent l’histoire dans les journaux
    Ignorant qu’elle est écrite pour eux, vaches, cochons, veaux
    Les abrutis
    Si on leur présente le Christ d’un côté et la vérité de l’autre
    Ils choisiront le présentateur comme seul apôtre.
    Les abrutis
    Les électeurs ou les élus
    Je ne sais pas… je ne sais plus
    Les abrutis
    Au mois d’avril, ne vous découvrez pas d’un fil !
    Mais au mois de mai, ne faites pas ce qui vous plaît!

    Ne votez pas, je vous en supplie…
    Pour celui qui vous a rendu si petits !

    http://www.lejournaldepersonne.com/2012/04/avril-en-vrille/