Au PS, l’arrogance c’est maintenant

Il n’aura pas fallu longtemps pour que le parti dit « sérieux » renoue avec ses vieilles habitudes. J’avais déjà laissé sous-entendre que, dans la démarche hégémonique qui est la sienne, dénoncée aussi par le Parti radical de gauche, ce parti de caciques avait l’intention d’éradiquer tout ce qui se situe à sa gauche. Preuve en a été donné avec l’échec – qu’il doit assumer seul – des négociations avec le Front de Gauche en vue d’assurer la présence d’un candidat de gauche au second tour dans toutes les circonscriptions. Cela montre bien que le Front de Gauche ne se trompe pas d’ennemi. Nous nous battons d’abord contre cette droite extrêmisée. Il est extrêmement dommageable que la bêtise crasse du parti dit « sérieux » nous pousse à des combats que d’aucuns pourraient qualifier de « fratricides ».

Pas étonnant qu’il ait une vision déformée de la réalité

Le Parti de Gauche a initié cette démarche plusieurs mois en arrière, pour éviter que la division des forces du camp du progrès n’aboutisse à sa disparition dans un certain nombre de circonscriptions à risques. Le Parti dit « sérieux » a tenté de mettre des coins entre les composantes du Front de Gauche, selon la vieille tactique « diviser pour mieux régner ». Cette épreuve a, au final, renforcé la cohésion politique entre nous et le PS a bien dû tomber le masque. L’arrogance est de retour. Inutile de compter sur les barons de Solférino pour comprendre que nous avons utilisé son candidat pour mener l’opération de salubrité publique que constitue la défaite de Nicolas le petit. Il fallait rêver pour imaginer, un instant, que ces ventripotents prennent en compte les 11 % que nous avons mis dans la balance pour que Flamby atteigne les 51,8 % au second tour.

A tout le moins, cela nous éclaire sur les intentions masquées de la cour de François II. A moins que, selon l’adage en vogue depuis la capitulation au sommet de Chicgao, il faille voir là le résultat du constat tragique : il n’y a pas de forces combattantes au parti dit « sérieux », donc rien à retirer. Ah, vous n’avez pas suivi ? Pendant la campagne présidentielle, François Hollande a juré ses grands dieux qu’il retirerait toutes les forces françaises d’Afghanistan. Un petit tour à Chicago, au sommet de l’OTAN, et ce « retrait de toutes les forces » se transforme en « retrait des forces combattantes ». Il n’y a donc pas de combattants au PS, désolé pour les quelques amis qu’il m’y reste.

Miroir, mon beau miroir

Je ne peux évidemment pas appeler « combattants » les candidats iniques de la coalition PS-EELV qui n’ont pour but que de battre les députés Front de Gauche sortant. Cela ne relève pas du combat mais du coup de poignard dans le dos, illustrant mon propos sur leur volonté de nous éradiquer. Dans mon département de Seine-Saint-Denis, il y a deux cas exemplaires. Le premier est Tremblay-Sevran-Villepinte, où Stéphane Gatignon, brutus séquano-dyonisien, réunit le PS et EELV contre le député sortant François Asensi. Le second cas demeure Montreuil-Bagnolet où l’alliance blanc cassé vert pâle pousse la duplicité jusqu’à ne pas présenter de candidat EELV.

Tout cela me conforte dans l’idée que le meilleur moyen de débattre avec le parti dit « sérieux » reste de le battre au préalable. C’est ce pari que nous relevons, avec un Front de Gauche plus uni que jamais. Il n’y aura aucune faille entre nous et nous savons que nous allons transformer la dynamique Front de Gauche des présidentielles en reconduisant tous nos députés sortants et en gagnant de nouveaux sièges contre la droite en premier lieu. Peut être aussi au détriment du PS, mais ce sera de bonne guerre. Qu’il soit clair entre nous, nous regrettons de devoir en arriver là. Attaqués, nous relevons le gant.

Il ne s’agit même pas de créer un « pôle de gauche » dans la majorité présidentielle. Nous sommes loin de cette vision des choses, tant elle ne répond ni aux besoins des citoyens ni aux enjeux de la période. Nous ne serons jamais la caution de gauche d’un gouvernement social-démocrate. Notre position au conseil régional d’Île-de-France illustre ce que nous ferons. Et disons le tout net : nous espérons bien que, sans le Front de Gauche, le parti dit « sérieux » n’aura pas de majorité à gauche. Nous verrons, alors, sans aucun procès d’intention, quelle position sera la sienne : tenir compte du message des urnes ou faire de la basse politique politicienne pour débaucher quelques députés de droite comme François Bayrou ou d’autres. Ce serait drôle que la majorité de François II ressemble à celle du deuxième mandat de François Ier.

Allez, d’ici là : au charbon ! Montrons aux arrogants de quel bois le peuple de gauche se chauffe. Et, par là, que le Front de Gauche n’est pas un feu de paille.

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Bonus vidéo : Motorhead « Traitor »

À propos de Nathanaël Uhl

Journaliste politique, passionné de musiques, supporter de l'Olympique de Marseille et du Liverpool FC, grand amateur de littérature et notamment de polar. Mon blog est aussi un hommage au journal "Le Cri du peuple" créé par Jules Vallès pendant la Commune de Paris. Voir tous les articles par Nathanaël Uhl

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